Foyer Rural de Verrines

À la croisée des initiatives

Poèmes des adultes 2017

 

Poémes des adultes

Cinq comptines et un conte

Lettre à un écrivain

La maison natale

Nos Afriques

Prédictions à la Dumortier

Questions à la Pablo Neruda

Réinventer la terre…

Rien n’est plus … que

À partir de titres du grand XXe

Cinq comptines et un conte

Un, deux, trois

Un, deux, trois,
Je cours dans les bois

HOU HOU HOU
Même pas peur du loup

Un, deux, trois
Allez montre-toi

J’suis pas le Chaperon rouge
J’vois quelque chose qui bouge

Un, deux, trois
V’là mon chat
Marie

Berceuse

Pour bien t’endormir
Compte les moutons
Dit ma mère

Pour bien t’endormir
Ferme la barrière
Dit la fermière

Sinon les moutons
S’enfuiront

Trois petits tours
Et puis s’en vont

Et ron et ron
Petit patapon
Marie

Le rouge-gorge

Entends-tu le chant roulé
Roulé, couché dans le fourré
Entends-tu le chant discret
Discret, de l’oiseau caché
Entends-tu le chant joyeux
Joyeux dans la brume légère
Entends-tu le chant coulé
Coulé entre les feuilles.
Deux yeux tout noir brillant
Là. Je le vois.
Monique

1, 2, 3,
Tu sais, je te vois,
4, 5, 6,
Jeter la saucisse
7, 8, 9,
À ce pauvre bœuf,
10, 11, 12,
Qui broute la pelouse !
13, 14, 15,
Sais-tu seulement compter jusqu’à quinze ?
Rosca

ABCDEF
Aujourd’hui là (A)
Petit scaraBée,
Et demain qui C?
La Vie est un jeu de D…
Pas d’omelette sans œufs (E),
Tout est si breF
Rosca

Mémoire d’éléphant

Mon papy, dit l’enfant d’éléphant qui parlait anglais, était un éléphant lui aussi. Il avait fière allure je vous jure. Faut voir comme il barrissait en levant sa trompe quand il avait fini de faire ses pompes. Il jouait dans un cirque, et tournait en Amérique. Ses 90 ans accomplis, il décida de raconter sa vie. Enfermé dans sa tour d’ivoire de la main gauche il écrivait — de la droite grattant ses puces — sur un grand papyrus de format éléphant. À mémoire d’éléphant il faut de la place, ni figue ni raisin n’y auraient suffi. Nuit après nuit, armé d’un grand calame, en vers et en prose, il épanchait son âme ; réfléchissait la trompe dressée en point d’interrogation, ajoutait un peu, retranchait beaucoup. Quand il eut fini, prenant conscience que cette histoire n’était pas à mettre entre toutes les mains, et que ma grand-mère, éléphant elle aussi, pourrait s’offusquer de certains détails, il enferma à clé son manuscrit dans un grand tiroir estampillé “Défense d’y voir”.
Jean


Lettre à un écrivain

À Fédor Dostoïevski

Toujours le même dilemme
À Saint-Pétersbourg à Paris ou à Vienne
Tes personnages sondent la nuit profonde
Ils ne portent plus les mêmes habits
Mais ce sont les mêmes, Fédor

Anciens ambitieux, rongés, miséreux
Avec d’autres Nastassias, s’en viennent
Les chambres taudis, les repaires de bandits
La vengeance, les crimes et les châtiments
La haine encore règne, Fédor

Les ventres creux, les regards fiévreux
Les nuits blanches, le manque dans les veines
Les humiliés et les offensés subsistent
Des Rogojines consumés par la passion
Toujours les mêmes peines, Fédor

Mais des princes au grand cœur résistent
Des idiots croyant en la bonté humaine
En la beauté qui sauvera le monde
Des Mychkines plein de compassion
Qui voudraient que tous les hommes s’aiment, Fédor
NC

À Saint-Exupéry

Toi l’aviateur, l’aventurier des temps modernes, dis-moi comment se passe ta nouvelle vie au-dessus des nuages ? Les nuages, tu les aimais tellement de ton vivant. Tu les avais traversés maintes et maintes fois en Vol de nuit, Courrier du Sud ou Pilote de guerre. À présent, tu es libre, libre d’aller et venir dans le ciel et tu n’as plus besoin de ta machine volante. Sais-tu que, maintenant les gens se déplacent de plus en plus en avion pour leur travail ou simplement pour voyager. Moi-même, j’ai dû prendre l’avion au moins cinq fois cette année pour aller dans un pays lointain, non pas pour y apporter du courrier, mais pour tenter de retrouver le Petit Prince. Je l’ai cherché en Asie et en Amérique. J’ai traversé le désert de Mauritanie. J’ai rejoint les Pôles. Je n’ai encore trouvé ni le Petit Prince, ni le Renard qui l’accompagne parfois. Tu comprendras donc que je n’ai pas fini de voyager. Allez, Saint-Exupéry, je vais maintenant terminer mon bavardage jusqu’à la prochaine fois et je vais reprendre ma quête de découverte de l’Homme. Quant à toi, continue d’être la bonne étoile qui nous éclaire dans la nuit !
Catherine

À Amélie Nothomb

Je vois la fragilité que tu caches sous ton vaste habit noir, le maquillage sombre de tes grands yeux et l’extravagant chapeau qui masque ton visage. As-tu besoin d’ancrer tes pas pesants dans un sol robuste avec tes lourds godillots ? Pourquoi ces sourires fugaces qui se tarissent en grimaces douloureuses ?

C’est par l’écriture que tu essaies de te libérer de ces chaînes qui t’entravent.

Continue à écrire Amélie et à nous prendre pour témoin. Tu es si émouvante à lutter dans la tempête de ton cœur.
Monique

À Monsieur SAINT EX

Il est 8 h du soir, je suis à l’aéroport d’Orly. À cette heure, vous dînez peut-être avec le Petit Prince.

Avec mes enfants, nous grignotons des Chocobons en attendant l’embarquement.
Si vous voyez le Petit Prince, merci de lui demander des nouvelles de sa chère Rose, comment va le Renard, sont-ils toujours amis ? Voyez-vous, ma meilleure amie s’appelle Rose-Marie, mais voilà, un jour elle a déménagé loin d’ici, c’est pourquoi nous partons la rejoindre. Vous connaissez Sainte Lucie, à huit heures de vol d’Orly ?

J’imagine que votre avion est remisé dans un coin du paradis.
Moi, j’ai peur dans l’avion, que ce soit en vol de jour ou vol de nuit… Auriez-vous un remède à me conseiller contre le mal de l’air ?
Bon, je dois vous quitter, c’est l’heure d’embarquer.
Avec mes pensées les plus émerveillées,
Marie

À Blaise Cendrars

Je t’imagine, un mégot au coin des lèvres, faisant une partie de cartes — ou de poker menteur, ça te va bien — avec le Baron perché, Le Chevalier inexistant et le Vicomte pourfendu. La reine, vous l’avez ligotée sur son siège, à cause de cette manie qu’elle a gardée de couper à tort et à travers.

Tu as sans doute retrouvé ton fils Rémy, qui s’était perdu dans les lotissements du ciel, et à qui, de temps en temps, mine de rien, tu adressais un petit signe de ta main fantôme.

Le Transibérien roule toujours ; on l’a même, un jour, rempli d’écrivains pour voir ce que ça donnerait. Mais ce n’est plus comme autrefois, le train ne fait plus de saut périlleux, il y a des savoir-faire qui se perdent, et puis les règlements, le principe de précaution, l’Europe…

Des petites Jehanne ce n’est pas ce qui manque, elles sont toujours aussi paumées, exploitées.

Tu avais sept oncles épatants. Moi je n’en ai que trois, ils manquent d’imagination et ont tous le même prénom ; ce n’est pas en parlant de mes oncles que je deviendrai écrivain. Ça m’aurait tenté pourtant. Mais il faut être lancé, et quand on lance un écrivain on ne sait jamais comment il va être reçu, certains rebondissent, d’autres s’écrasent ou sont pas mal cabossés. Et puis il faut être sur la toile. La toile, c’est, comment dire, comme des milliers de toiles d’araignée enchevêtrées ; dès qu’un moucheron s’agite tous les autres se mettent à twitter. Tweet et blogue sont les ingrédients incontournables de notre temps. De nos jours un écrivain doit savoir bloguer… bloguer Blaise, pas blaguer, ça tu savais.
Jean

À François Villon

Toi,
jeune orphelin
tu écris des vers
dans ta cellule monastique
quand la pluie d’hiver
tombe sur les carreaux
tu déambules
dans les ruelles crasseuses de Paris
où les pendus pourrissent
aux portes de la cité.

Moi,
jeune femme
je déambule aussi
mais, dans la rue qui porte ton nom,
sur les larges avenues de Paris
Les remparts sont tombés
et les véhicules à moteur
dorénavant crachent
d’immondes vapeurs
aux portes de la macropole.

La pluie d’hiver bat
sur l’abbatiale Notre-Dame
et toi,
devenu brigand, tu t’encanailles
avec tes complices de la Coquille
et tu t’enfuis pour échapper à la potence
puis tu disparais pour toujours
aux portes de la cité.

Moi,
je contemple
des siècles d’histoire
sur la façade Notre Dame
je reste tranquillement à flâner
sur le parvis envahi de touristes
Paris a bien changé depuis ton départ
mais la pluie d’hiver bat
toujours sur l’abbatiale !
Sabine


La maison natale

J’ouvre les yeux, c’est une maison de vacances
Et même celle qui fut et rien de plus.
Dans ce petit havre familial, à l’origine un chai abritant le pineau, cela sent les embruns, les algues, les bigorneaux.
Peu à peu mamie Mimi et pépé René en firent un lieu pour nous tous.

Je m’y sentais bien.
La grosse lampe tempête brille le soir au-dessus de nos têtes
Tel un phare rassurant au bout d’une jetée.
La demeure est petite, juste assez vaste pour nous tous à la veillée,
Enfants, petits-enfants et grands-parents s’y serrent les coudes.
De la porte vitrée grande ouverte, les mouettes au loin
nous rappellent que la plage est au bout du chemin.

L’Queurnon La Gaconnière à Dolus Oléron
Orientée plein sud, la chaleur de juillet et d’août
imprègne ce p’tit trou que rien de grave ne peut venir troubler.
Martine

La maison sourde

J’ouvre les yeux, c’est bien elle, notre maison
Dressée dans son indifférence de pierres
Barricadée, opaque au soleil du souvenir
Même les ombres ne passent plus
Et les fantômes ne m’appellent plus

Vide dans un silence vertigineux
Elle me rend livide devant son implacable sentence
Me refusant l’entrée de ses couloirs
Donnant sur un temps chéri et révolu
Sourde aux battements de cœurs enfouis

Je ferme les yeux, je la laisse me chasser
Et me fermer sa porte au vent glacé
Ne laissant que l’écho de son claquement cinglant
Elle est celle qui fut et rien de plus
J’ouvre les yeux, c’est bien une autre maison qui m’attend…
NC

La Maison natale

Oui,
J’ouvre les yeux, c’est bien la maison natale,
Où elle a souri à la vie, voici plus d’un siècle,
La Grand-mère…
Sa maison natale
Et même celle qui fut et rien de plus…
Si ce n’est sa charpente témoin d’une longue existence,
Creusée du poids des ans, des guerres, d’un dur labeur.
Faite de pierres chaudes, de bois suintants et craquants,
De tuiles moussues, de chaux boursoufflée par les ans,
J’y écoute

le silence qui habite ses murs « flambant neufs »
J’y entends le canon gronder au loin tandis qu’une épouse berce
Son enfant malade.
Cris de joie, rires d’enfants, chants de veillées parviennent à mon oreille
Tandis que la lucarne de l’évier en forme de cœur pleure les larmes
D’une épouse esseulée.
La longue silhouette d’une adolescente en émoi se reflète dans la grande glace
Sur la cheminée de la chambre.
Il y rôde encore une odeur de lait, de terre battue, de pétrole.
Les moisissures au bas des murs sculptent sournoisement le temps qui passe,
Une poussière dorée au grenier s’échappe des livres refermés,
Effluves des ans, tenaces, enivrants.

Tant de souvenirs accumulés,
Comme des cadeaux de Noël
Devant la cheminée… et ce matin,
Je les ai regardés s’envoler
Soufflés par le vent d’automne
Par-dessus les toits…

Il m’en est resté un :
Celui d’une longue silhouette de femme en noir, paysanne d’autrefois.
Elle a juste oublié, la mémé, un soir de novembre,
Après avoir serré son linge dans l’armoire,
Chatouillé les tisons une dernière fois dans l’âtre
Et barré la porte à double tour,
Elle a juste oublié la mémé
Qu’une porte bien barrée ferait obstacle à tout…

Sauf à la mort.
MAÏ

Maison natale

J’ouvre les yeux, c’est bien la maison natale
Et même celle qui fut et rien de plus.
Je la revois située au milieu des vignes,
Son toit d’ardoises, son jardin avec les buis taillés,
Les rosiers croulent sous les fleurs.

J’entends mon grand- père crier après les chèvres qui broutent régulièrement ses rosiers.
Il y a le hangar, le pressoir et les cuves,
Flottent les ombres des vendangeurs affairés qui s’interpellent…

Je retrouve dans ma bouche le goût du vin nouveau sucré et pétillant,
Je revois le visage rond, plein de bonté, de grand-mère.

Cuisine de monceaux de victuailles pour les bouches affamées,
Joie de se retrouver, enfants et petits-enfants, les dimanches d’été,
Et de cueillir dans le potager fruits et légumes.

L’hiver devant la cheminée les voisins viennent pour la veillée,
On casse les noix pour faire l’huile si parfumée.

Délicieux souvenirs d’enfance
Maison natale jamais désertée
Patrimoine dont je reste habitée.
Christiane

J’ouvre les yeux, c’est bien la maison natale,
Pour la voir aujourd’hui, il m’a fallu traverser le pont, enfin ce qu’il en reste,
prendre le petit chemin qui grimpe le long de la colline
difficile d’avancer, les branches sont tombées de part et d’autre.
La route de l’autre côté est coupée par les troncs, les pierres et les gravats.
Devant moi, la maison n’a plus de volets, de portes, de toit.
Tout est enchevêtrement.
L’ouragan a tout balayé.
Le cœur saigne, les larmes coulent, froides.
Silence.
Je ne crie pas.
Je m’interroge, pourquoi cet ouragan ?
Pourquoi a-t-il été plus violent que les autres ?
Beaucoup sont passés, ils avaient toujours épargné notre maison.

Mon âme vagabonde dans les tiroirs de ma mémoire.
Mes souvenirs s’entremêlent.
Le jour se lève.
Maman ouvre les volets.
Dans le potager, nous cueillons les légumes pour le déjeuner.
Le soleil se lève, rouge, rond
l’air est frais.
Le coq chante.
Ce chant me ramène à la terre,
hurlante de tant de saccage
criante de tant de désespoirs
gémissante de tant de souffrances.

Quels matériaux, maison, pourront te réparer
pour t’habiter à nouveau
vivre à nouveau ?
Carole

J’ouvre les yeux, c’est bien la maison natale,
Toute de briques rouges vêtue. Côté cour
J’entends les cris de ralliement des cousins
Avant nos parties de balle au prisonnier,
Chat perché, 1-2-3 soleil, quel que soit le temps, hiver comme été. Côté jardin
Vais-je retrouver les plantes aromatiques
De Mémée, et les légumes oubliés
De Pépé, et le goût acidulé des groseilles à maquereau
Qui piquent les doigts avant de nous régaler ?

Dans la cuisine, ronronne le poêle à bois, je sens l’odeur
Des pommes cuites au four, dorées et confites à souhait.
La grande table ronde à rallonge couverte de toile cirée
Est prête pour le goûter, confitures et brioche encore tiède.
Au grenier, deux chambres, une bleue, une jaune
Sur un plancher grinçant. Que de fous rires et de bagarres
En pyjama avant la menace de punition hurlée par Pépé
À minuit et ponctuée de coups de balai au plafond
De sa chambre située rez-de-chaussée.

Je ferme les yeux, c’est bien ma maison natale,
Et même celle qui fut et rien de plus.
Marie

J’ouvre les yeux, c’est bien la maison natale,
Et même celle qui fut et rien de plus.
Tout paraît si petit
Maintenant que j’ai grandi…
La cheminée figée dans le mur,
Plus de place pour s’asseoir au bord,
Plus d’histoires de trésor !
Les meubles aussi ont disparu.
Mais si je ferme les yeux,
La main de mon grand-père
M’emmène découvrir le nouveau poulain dans l’écurie,
Je me balance en riant sous le tilleul,
Et en pyjama, sur les genoux de ma grand-mère,
Je récite ma prière…

J’ouvre les yeux, c’est bien la maison natale,
Et même celle qui fut et rien de plus.
Le champignon de pierre sous le tilleul,
Les rosiers autrefois dévorés
Par les chèvres échappées
Ont pris attache sur les murs de pierre.
Le hangar ouvert sur la ferme d’antan
S’est replié sur un salon aseptisé,
Agréé par l’architecte des bâtiments de France,
Mais saboteur des souvenirs d’enfance !
ROSCA

J’ouvre les yeux, c’est bien la maison natale
Celle des jeux, des rires, cachés dans le grenier
Notre enfance insatiable qui explose de joie

J’ouvre les yeux,
Je vois la main de mon père posée sur l’épaule de ma mère
Comme une étole de velours
Il l’enlace
Seul geste de tendresse jamais aperçu
Entre ces deux cœurs silencieux et meurtris

J’ouvre les yeux, je vois le jardin profond
Tout en longueur déployé
Dans le blanc manteau de l’hiver
Je vois deux sœurs
Toutes deux emmitouflées
L’une brune, drôle et turbulente
L’autre blonde, silencieuse et solitaire

J’ouvre les yeux, c’est bien la maison natale
J’entends les mots silencieux d’une douloureuse peine,
Qui enserre même les cœurs rieurs des enfants
Line

J’ouvre les yeux, c’est bien la maison natale,
Et même celle qui fut et rien de plus.
Mon père est là, il arpente le magasin,
Cette caverne d’Ali Baba, sept mètres sur cinq,
Librairie, papeterie, bazar,
Mais aussi articles funéraires et articles de pêche.

On pêche des truites argentées dans l’Aude,
Mais ce n’est pas sur l’or qu’on roule ici,
Alors mon père il se ronge les ongles.
C’est que les clients n’affluent plus,
Déjà plusieurs grands magasins à Perpignan et Carcassonne,
Il dit: «Je tiendrai le temps qu’il faudra.»

J’ouvre les yeux, je me souviens,
Haute façade blanche, vitrine bleue,
Bleue aussi l’écharpe de ciel,
Arpent très clair de ma mémoire,
Mon livre d’heures ébloui de soleil.
Achem

J’ouvre les yeux,
C’est bien la maison natale,
Celle où je suis née,
Ce jour-là était emmailloté d’un manteau blanc
Moi, je fus emmaillotée de mains empressées et de regards chaleureux
Ce jour-là fut déposé sur un rayon de soleil
Moi, je fus déposée dans un berceau recouvert d’un voile d’amour
Les heures et les jours s’égrenaient dans la maison solide et inébranlable
Il y a eu beaucoup de rayons de soleil, de rires et de jeux
De rires et de jeux…
Dans la maison natale, j’ai grandi
Un jour, j’ai ouvert la porte en gardant quelque temps un pied à l’intérieur
Puis, tel un oiseau quittant le nid, je me suis évadée vers le monde en me brûlant parfois les ailes
Quand la douleur est trop forte, je ferme parfois les yeux
Quand je les ouvre à nouveau, ce que je vois, c’est bien la maison natale
Et même celle qui fut et rien de plus.
Catherine

“J’ouvre les yeux, c’est bien la maison natale”
de ma mémée qui me revient en pensée
Sur les bords de la Sèvre,
on atteint la maison aux volets bleus par les conches.
Les arbres s’y reflètent dans des eaux émeraudes
tachetées de plates noires qui véhiculent sereinement.
Une glycine centenaire serpente le long de la façade,
feuilles vertes et grappes mauves se mêlent sans pudeur
sur les murs blanchis à la chaux
blanc éclatant en plein midi
Les ombres du tilleul s’irisent dans les carreaux sales du logis
et les racines profondes d’un vieux saule pleureur
se perdent dans les eaux du marais.
D’une rive à l’autre, ma main effleure les rides
la flotte envahit ma mémoire, et je me rappelle
la colère tangible de grand mère
racontant la demeure de son enfance
“et même celle qui fut et rien de plus”.
Sabine

“J’ouvre les yeux, c’est bien la maison natale,
Et même celle qui fut et rien de plus.”

Maison natale, maison familiale,
Celle au parfum de caresses fleuries.
Elle garde
Mes blancs souvenirs et ma joie.
Dans mes paumes reviennent
L’haleine rassurante de la cheminée,
La morsure délicate des bruits de la vie
Le broc, la pompe, la clochette, l’hirondelle,
Les frissons du vent dans les lauriers.
J’emplis ma nostalgie
Du souffle évanescent des rosiers disparus
Caché derrière les fuchsias…

Maison natale, maison familiale,
Celle où l’herbe de lune
Ensemençait l’amour
À l’ombre de nos rires
D’inguérissable enfance.
Adelma

J’ouvre les yeux, c’est bien la maison natale,

Elle est devant moi et je ne la retrouve pas,
elle m’apparaît si différente, délaissée.
Les premiers souvenirs me reviennent,
je vois les champs,et la ferme au loin.

Je revois une fillette allant chercher le lait
serrant fort la poignée en bois du petit pot,
boutons d’or et jeu « tu aimes le beurre ? »
tapis de coquelicots, marguerites…

Et puis, balayée par la spéculation,
la dernière ferme de la ville a été vendue.
Les constructions et chantiers ont envahi l’espace.
La quiétude a laissé place à l’agitation.

La vie a fait que nous sommes revenus dans la maison natale, et que nos enfants y ont grandi avec bonheur
Les murs gardent-ils les souvenirs ?
Yveline


Nos Afriques

AFRIQUES ALPHA…

Un cri sourd s’élève sous le sirocco serti de sel,
La terre s’entrouvre sous la caresse maternelle.

Des graines de latérite se mêlent aux pépites d’eau salée.
Au bord des seins se posent les lèvres de l’enfant hâlé.

Les mères portent l’eau, la vie et ses fardeaux…
Ombres anonymes, rêveuses et fugitives espérances de l’eau.

Les géants protecteurs se penchent et leurs fronts se plissent.
Sous le soleil, face à face Ciel et mer fusionnés glissent…

Animées par l’espace troublant des poussières étoilées,
Les graines de sable dessinent des ombres ailées.

Les lignes courbes de l’horizon dans l’infini s’effilent.
Les femmes portent l’eau, pétrissent et battent le mil.

Des volutes lunaires remplissent les sculptures de pierre.
Le Temps indifférent coule dans le sablier du Désert…
Annie

Que chante en moi le souvenir
et que s’installent d’autres lunes

quand arrivait l’été les colons revenaient
mais leurs costumes étaient trop blancs
pour ceux qui les regardaient
dans leurs couleurs d’une autre latitude

alors on parlait et rêvait
voyage au bout du soleil
l’Afrique en nous s’inventait.
Achem

Te souviens-tu de notre semaine marocaine
Sous le soleil dardant du désert
De vos randos à dos de dromadaires
Des souks débordant d’épices colorées et odorantes

Te souviens-tu du goût des oranges amères
Des tajines, couscous et du thé à la menthe
L’appel du muezzin depuis le minaret
Qui nous surprenait et nous réveillait
De nos siestes lascives à l’ombre des palmiers

Te souviens-tu de la place Jemaa El Fna
Telle une immense fourmilière qui ne s’arrête pas
Un dédale de rues infini au cœur de la Médina
Royaume des tapis, babouches et autres djellabas

Te souviens-tu du sourire de ce garçon
qui jouait seul au pied de la Koutoubia
Quand tu lui as offert bonbons et crayons
La plus belle surprise de notre semaine marocaine
Marie

Tu palabres au pied du baobab
Tes femmes fortes t’honorent
Tu es lumière d’argent et d’or
Tu es berceau de l’humanité
Terres de contrastes, tu nous éblouis
Tes musiques, chants et danses nous ont enrichis
Le Nil nous raconte ton histoire
Tu gardes tes secrets.

Aurore du monde, tu gardes tes mystères
Faunes et fauves majestueux, tu es force de vie
Richesse de l’humanité, tu donnes l’envie
Immensité et intensité, tu es la terre
Quand seras-tu reconnue par tous ?
Univers opposés, tu es paradoxe, religions et vaudou
Esclave tu as été et toujours debout.
Yveline

Mystérieuse Afrique

Désert énigmatique, m’attire et me fait peur

Les oasis attendent les caravanes d’hommes bleus et de chameaux
Pirogues sur le lac rose en partance pour l’île de Gorée
Des fantômes hantent la maison des esclaves
Je marche dans le cimetière de l’Île aux coquillages
Des enfants viennent prendre ma main en quête de friandises

Mines de diamants à ciel ouvert
Baobabs sacrés
Déforestation
Conflits tribaux

La lune se tait la nuit dans les nuages
Lorsque le soleil se lève il a du vague à l’âme
Christiane

Afrique

Je ne te connais pas
Je t’imagine
Je te devine
Je t’aime à distance
Le lien que j’entretiens avec toi
Porte le nom d’Ismaghil
Homme bleu du désert
Les mains ciselant bagues, colliers et pendants d’oreilles
Où l’argent côtoie la cornaline
Christine

EFAIRUQ – RIFUQAE – IRFAUQUE – QUAIFER
FAUQUIER – AUFIERQ – UFAERIQ ?

Qui es-tu ?
Contrée lointaine
aux villages engloutis,
forêt profonde
désert de sable or
loin des plages blanches
du soleil rouge au bord du chemin.

Qui es-tu ?
Rayonnante de chatoyants tissus
Envoûtante de tant de sons lointains et rythmés
Enivrante de l’odeur des épices et des fleurs
Sarabande de fruits sucrés et juteux
Lieu de légende de Leuk le lièvre
Au pied du baobab majestueux.

Qui es-tu ?
Toi qui enflammes les esprits
faisant rêver à un ailleurs lumineux
terre de rêves
géante des étendues sans fin
de tant d’animaux
de neiges éternelles
enfin encore un peu.
Serais-tu Afrique ?
Terre de soleil et de chaleur
terre tant convoitée
maltraitée par l’Homme ?
Carole

Sur la terre ocre de ton enfance
homme noir, tu as connu la joie
des djembés sonores,
le rythme des grelots d’acier
aux chevilles graciles des femmes
les notes des balafons qui s’égrènent avec le vent
les shékérés secoués par les enfants
dans un bruit assourdissant
les kalimbas qui réveillent les étoiles
ô douceur

Sur la terre aride de tes ancêtres
homme noir, tu as connu l’enfer
de l’emprisonnement barbare
la séparation inattendue
l’exil forcé
l’esclavage
l’adieu de tes racines des terres maternelles
ô douleur

Sur une nouvelle terre,
sur une nouvelle île
homme noir, tu t’es relevé
tu as dit « NON »
à la barbarie
tu as dit « NON »
à l’injustice
tu as dit « NON »
à l’esclavage
tu as dit « NON »
à l’intolérance
tu as tenté de panser tes profondes plaies
toujours cicatrices
ô liberté
Sabine

Afrique
En tous lieux sont tes racines
Dans ces perles de sueurs
Dans ces perles de peurs
Dans ces perles de sang
Sur ces corps noirs et musclés
Sur ces corps noirs et luisants
Sur ces corps enchaînés
Sur ces dos courbés et fatigués

Afrique
En tous lieux sont tes racines
Sur ce continent écrasé de soleil
Sur cette galère où l’on t’a enchaîné
Dans ces immenses champs de coton
Où l’on t’a déraciné
Humilié
Déshumanisé

Afrique
En tous lieux sont tes racines
Dans cette liberté perdue
Dans cette liberté bafouée
Dans cette liberté retrouvée
Par le chant et la complainte
Par la danse des femmes en transe
Par le sourire de tes enfants en espoir d’avenir.
Catherine

Dunes

La dune blanche éclaire
Lentement dans sa force
Le chant du petit matin.

La dune rose avance,
Regarde au loin le soleil,
Boit sa verte lumière.

La dune jaune écarte
Les dents de la violence,
Mord le temps sanguinolent.

La dune grise attise
La caravane en collier,
Son chamelier s’obstine dans la paix.

La dune rouge déchire
L’horizon évadé
Dans le jappement d’un fennec.

La dune bleue coule
Sa nudité derrière
La peau d’argent du serpent.

La dune noire étouffe
Toute parole, tout bruissement
Dessous ses oreillers de sable.

Mais chaque dune
Plonge sa main de vie en vie
Et veille avidement
Sur ses enfants.
Adelma

C’est la vie au fond du Marigot qui s’écoule…

Une hyène menaçante sur la piste au loin
Hurle tandis que silencieux l’enfant écoute la voix
De sa mère en dignité qui porte la soif sur sa tête
Et dans son dos un enfant qui s’accroche à la vie

C’est la misère noire au fond du Marigot
Qui coule…

Les pieds dans la poussière une fillette danse
Au rythme endiablé d’un djembé
Que caressent de longs doigts effilés
Et l’homme qui joue de tout son corps de tout son cœur
Et la fillette qui danse, de tout son souffle de toute son âme

C’est la vie au fond du marigot
qui coule s’écoule et danse…

Et derrière la dune
Au soleil couchant
Une ribambelle d’enfants qui montrent
Leurs doux regards de braise
Qui sourient
Dans la brume ensablée

Ruse ultime pour narguer
Le tam-tam de la vie ?
Maï


Prédictions à la Dumortier

Tu liras sur le bitume les tremblements incertains.
Tu déambuleras dans le sillage des brouillards fantastiques.
Tu nommeras grâce l’indifférence des feuilles.
Tu réconforteras la pensée légère des mésanges.
Tu seras le gondolier vif, l’ombre de Casanova triomphante, et tu rebaptiseras Pont de la Belle Espérance, celui funeste des Soupirs.
Achem

Dimanche reviendra, l’enfance fragile revivra.
Les moineaux si frêles se serreront avec courage,
ils parviendront pourtant avec leur volonté commune
à se blottir au cœur du grand chêne.
L’amour écrit sur le sable sera à la fois magique et volatile.
Ta fille se pomponnera avec plaisir, ce sera une première.
La valise regardera avec émotion la grille arrondie,
et se demandera si elle doit la pousser.
La charrette descendra dans le vent la dernière colline,
le petit âne rira sous le parfum magique des prairies jaunes et flamboyantes.
Yveline

L’océan rira de la sagesse vagabonde des écolos du dimanche qui ratissent le monde et laissent pousser l’herbe des conseils qu’ils tondent.
La mantille bousculera d’une peccadille grossière les préjugés tenaces sur les vers de terre.
Un mégot interrogera la vertu majestueuse de ta clope qui distille des volutes tueuses.
L’oracle fera des miracles délicieux et mettra nos espoirs dans les scènes de son spectacle.
La Terre creusera les mystères de la Vie alors qu’il ne nous restera plus de terre pour planter.
Rosca

Tu souriras au rêve infini, ton journal naviguant à la frontière bleue.
Tu poseras ton âme à la table lyrique où les vagues voyageront sous l’impulsion têtue de ta pensée sournoise.
Tu boiras un café avant d’atteindre le paradis.
Christine

Ta plume trempée dans l’encre bucolique charmera les artistes en herbe que tu rencontreras.
Tu seras dentiste pour amoureux malchanceux, tu leur redonneras un sourire radieux, adieu « Mal de dent, mal d’amoureux ».
Tu feras de l’ombre à ton patron, qui brillera par son absence.
Tu remonteras le moral à quelqu’un au bord du précipice.
Tu gagneras à être connu par ceux qui faute d’être reconnus, en oublient leur nom.
Tu donneras ta langue à ton chat et tu ne la reprendras jamais, donner et reprendre, c’est miauler.
Tu auras les doigts verts non pas pour peindre la nature, mais plutôt pour fleurir ton jardin secret , naturellement.
Tu seras libraire, tu feras bonne impression à tous les lecteurs et même aux amateurs de romans à l’eau de rose.
Tu seras apprenti poète ou chauffeur-livreur : dans les deux cas, tu montreras ta joie « Pouet ! Pouet ! »
Marie

C’est un jeu
Après toi
Presque invisible
La moitié de ton sourire
Te rapprochera
De quelqu’un qui t’aime secrètement
Jean

Demain, tu récolteras des feuilles, rouges des chênes, noircies au pinceau, croquées ou écrites et tu les offriras comme des sourires.
Monique

Un Jour, tu joueras avec les brindilles de la fontaine transparente.
Le nid sanglotera du vide chahuteur de la nuit à venir.
L’oisillon se penchera sur le vieux tronc avare de ses insectes.
Longtemps, tu souriras du souvenir de l’herbe oscillant du grain de sable au caillou du désert d’à côté.
Carole

Demain, tu marcheras vers le soleil. Tes pas laisseront une empreinte verticale dans la brume et tes larmes retomberont sur la terre.
Tu arracheras la peau de ton corps pour te souvenir que tu as un cœur.
Tu vivras la main tendue vers le bonheur. Mais si tu laisses passer ton frère sans le voir, ce sont tes pas qui reculeront.
Tu frapperas à la porte de l’Humanité, nu, car nul besoin de manteau ; derrière cette porte, il fait bien chaud.
Tes yeux lui enverront un message d’espoir. Alors, tu verras le reflet de ton étoile briller dans son regard.
Tu respireras par tous les pores de ta peau, sinon tu risquerais de condamner une porte ouvrant sur un jardin.
Quand tu seras majeur, tu creuseras un tunnel pour aller à la rencontre des mineurs.
Au pied de ce tilleul, tu déposeras une gerbe de contradictions pour te rappeler que la vie est un fleuve tumultueux, capricieux et dont le lit est bien trop étroit.
Tu dormiras un couteau entre les dents. Alors les heures de nuit seront plus courtes et tu vieilliras moins vite.
Quand viendra l’aurore, tu rangeras tes rêves. Ils risqueraient d’être engloutis dans l’ivresse du jour et de la foule des choses sans importance.
Un jour, tu t’étrangleras avec ta cravate. Alors, il ne servira à rien de crier tes regrets. Tu aurais dû penser plus tôt à apprendre à respirer.
De là-haut, tu regarderas, incrédule et triste, ce qu’ils auront laissé de ce que tu leur avais légué.
Catherine

Tu attendras l’hiver devant le soleil filant. Jusqu’à ce qu’il peigne les dunes, tu délimiteras de vieilles femmes à l’ombre des sommets
Tu habiteras le silence, ce rien vagabond, cette vieille guenille sur ton corps perdu. Alors, tu te réveilleras, tout estourbi sous ton bonheur naissant.
Tu sentiras ce fumet de fromage qui s’attache à tes orteils vagabonds. Que feras-tu? Ni le sel, ni le poivre ne t’éloigneront d’elle. Il ne te restera alors plus qu’à marcher droit, l’air digne et sûr du migrant solitaire.
Tu peigneras les corps. Corps petits, corps droits, corps filants, corps perdus. Que feras-tu de ce vieux corps sans fond qui s’éventre au soleil ?
Line


Questions à la Pablo Neruda

Pourquoi les sommets pointus passent-ils un été vagabond sous l’hiver ?

Comment le bonheur filant s’attache-t-il à ses vieilles guenilles?

Pourquoi le silence est-il plus rond au fond de l’hiver, que le soleil n’est filant en été ?
Line

Pourquoi cours-tu devant l’arbre qui se penche pour te dire bonjour ?

Est-il vrai que l’écorce étreint la nuit de sa rudesse noircie par le soleil ?

Qu’a fait l’heureux brin d’herbe sous le poids de l’escargot ?

Qu’as-tu fait du jour et de la nuit au crépuscule de ta vie de rose ?
Carole

De quelle musicalité se berce l’enfance rauque ?

Où se glissent les regards nus des rescapés ?

De quelles réflexions rougissent les bleuets ?

Que choisis-tu de la nuit, les chauves-souris ou tes songes?

As-tu vu la pâquerette se refermer sous un ciel de lait ?

Sur le terrain de la pudibonderie en quoi un pétale de coquelicot ne pourrait-il tenir lieu de feuille de vigne ?

De quel gaspillage ma couverture chauffante va-t-elle encore être accusée dans cette période où le coût de l’énergie augmente ?

Où va le vent ventre à terre en ce jour glacial de mistral ?

De quel estomac la poésie doit-elle se blinder pour digérer la lave mugissante du monde ?

Et si les mille vagues dont se rafraîchissent mes pensées disaient la quiétude enfin trouvée ?
Achem

Pourquoi le ruban du vent zigzague à ma fenêtre et dépose son œil de pierre?

Le trésor des rêves naissants te conduira-t-il à la source de tes choix?

Qui viendra ébrécher la faïence de tes jours?

Où vont les baisers envolés d’un geste de la main?
Quels fées ou farfadets rencontrent-ils en chemin?
Que font ces esprits follets de ces baisers volés?
Leurs rires facétieux ne te rendent-ils pas heureux?
NC

Comment le rêve rampe-t-il vers moi ?

Pourquoi la montagne regarde-t-elle le chant de l’aigle royal ?

Comment ton sourire peut-il encore attendre des éclats de soleil, n’est-il pas brisé ?

Pourquoi cet âne gris qui brille sur le nuage ?

Lorsque la feuille bruisse sur le château, les grenouilles sont-elles endormies ?

Est-ce vrai que le soleil peut se défroisser ?

Pourquoi une enveloppe tout en haut de la montagne fait vibrer le cœur du chamois matinal ?

Pourquoi la pluie laisse-t-elle des grains de poivre ? Et ça pique !

Elle se repose quand la pluie ? Parfois elle tombe toute la journée !
Yveline

Qu’a fait ton chat pour se retrouver coincé au fond de ta gorge ?

Quand la mer monte à la vitesse d’un cheval au galop, va-t-elle aux Courses ?

Crois-tu que les sanglots longs de ton violon vont faire pleurer ton crocodile ?

Est-il vrai que les bouteilles jetées à la mer sont recyclées en encriers par les seiches ?

Est-ce vrai que le Marchand de sable vit dans un château en Espagne?

Quoi de plus étonnant qu’un poisson-chat jouant au cerf-volant sur la mer moutonnant ?

Qui sait si la chenille processionnaire n’a pas l’intention de se rendre au pèlerinage de la Septembrêche ?

Comment ne pas parler du sel de la vie en pleine Lune de miel ?

Et pourquoi l’étoile filante n’aurait pas un rendez-vous galant avec une star montante ?

En quoi les grenouilles de bénitier ne sauraient elles pas prévoir le temps ?

Peut-on dormir en chien de fusil si l’on est anti-militariste ?

Est-ce que les serpents de mer aiment le chant des sirènes ?

Crois-tu que le soleil se lèverait si tu prenais au petit-déjeuner un croissant de lune avec ton café ?

À ton avis, quel goût aurait le vin des raisins de la colère ? Serait-il amer comme le bois vert ?

Quoi de plus triste qu’une clé de sol sans ses notes à portée de mains?

Crois-tu qu’il est judicieux de sortir avec ton collier en perles de pluie sous le soleil de midi ?
Marie

Dis-moi, quelle odeur a le parfum de la poésie que tu viens croquer dans tes envies de voyages ?

Pourquoi aurais-tu d’avantage l’envie de partir que celui de rester ?

Pourquoi la bavure d’aujourd’hui devrait-elle tacher le velours du temps ?

Est-ce la terre qui se nourrit des racines ou bien les racines qui nourrissent la terre ?

Cette petite miette qui n’a pas été croquée est-elle abandonnée ou bien promise à une deuxième chance ?

Comment la feuille blanche quitte-t-elle sa virginité pour devenir un terrain fécond ?

Combien de temps faut-il vivre dans la confusion pour tenter d’apprivoiser cette petite lueur tant attendue ?

N’y aurait-il pas une petite chose à garder dans cette brouette de déchets que tu t’apprêtes à jeter ?

Comme ils sont envahissants, tous ces secrets ! Il parait qu’il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Moi, je détourne la consigne… en écrivant sans détour.

Crois-tu que la vie a réellement une couleur ou bien est-ce une illusion d’optique ?

Crois-tu que l’Homme soit le croisement entre l’horizontalité et la verticalité des choses ?

Pourquoi les étoiles dans le ciel ne tombent-elles pas comme les confettis dans une fête ?

Pourquoi ce cri reste-t-il suspendu au silence de tes lèvres ?

Combien de temps encore vont s’enchevêtrer tes longues tresses avant de venir s’échouer sur mon rivage ?
Catherine


Réinventer la terre…

Si tu réinventais la terre

Serait-elle rousse ? Serait-elle bleue ?

Où mettrais-tu le nord ?

Que ferais-tu de l’équateur ?

Si tu réinventais la terre

Y voudrais-tu aussi la mer ?

Que ferais-tu des arbres ?

Y mettrais-tu aussi des fleurs ?

Si tu réinventais la terre

Y mettrais-tu aussi des hommes ?

Que ferais-tu de la guerre ?

Y voudrais-tu aussi la peur ?

Line

Si tu réinventais la terre,

Tu mettrais des sourires sur tous les visages,

Tu mettrais de la musique dans tous les cœurs,

Tu apprivoiserais la lune et les étoiles

Pour que la nuit devienne amie de tes rêves,

Tu découperais des petits bouts de soleil

Que tu accrocherais aux branches des arbres,

Tu parsèmerais les champs de tapis de fleurs

Qui rendraient la vie plus belle et plus douce,

Tu jetterais des couleurs sur la terre entière

Afin que ton cœur soit toujours dans la gaîté.

Dis-moi, qu’en penses-tu ?

Si tu réinventais la terre…

Catherine

Si tu réinventais la terre

tu dirais juste à son créateur :

« Oula ! Pas de bêtises,

faut faire mieux que la première fois,

ne surtout pas mettre une pomme

à la portée du premier bras ! »

Achem

Tous les jours, je me demande

« Si je réinventais la terre »

Je serais modeste et sobre

Et je vivrais heureuse

J’aimerais qu’elle ressemble

À un grand jardin

Où la peur n’existerait pas

Je ferais d’elle

La « Pacha Mama » de mes ancêtres

Si tu réinventais la terre

Je jetterais au feu du volcan

Tous les maldisants

Et les mal-pensants

Tu sèmerais des fleurs

Tu soignerais ton jardin

Tu respecterais la nature

Qui te montre le chemin

Christine

Si tu réinventais la Terre

Tu dirais qu’elle serait dans la Lune

Tu n’aurais plus besoin d’y garder les pieds !

Si tu réinventais la Terre

Tu dirais qu’elle quitterait son orbite

Tu ne pourrais plus perdre la boussole !

Si tu réinventais la Terre

Tu dirais qu’elle serait hors de toutes durées

Tu ne perdrais plus ton temps !

Si tu réinventais la Terre

Tu dirais qu’elle serait l’air

Tu ne toucherais plus jamais terre !

NC

Si tu réinventais la terre

rêverais-tu à la flamme de sa lampe

rêverais-tu de la garder allumée ?

Si tu réinventais la terre

aurais-tu l’audace d’en faire le sel de ta vie ?

Si tu réinventais la terre

oserais-tu lui demander d’accorder les mots en notes de musique ?

Myline

Si tu réinventais la terre,

serait-elle toujours ronde ?

Le soleil serait plus généreux au nord

et moins cuisant au sud.

Les yeux des enfants seraient toujours souriants,

l’eau serait douce à tous.

Si tu réinventais la terre,

nos yeux découvriraient les âmes et non les corps,

et, si elle est bien ronde, alors,

donnons-nous la main et tous ensemble,

dansons notre monde.

Yveline

Si tu réinventais la terre, es-tu sûr que ça irait mieux ?

Saurais-tu penser à tout ?

Lui non plus sans doute si on considère tout ce bazar, cette anarchie, ce chaos.

Et encore, nous ne voyons tout cela que de notre point de vue d’humains. L’essentiel du désordre nous échappe assurément.

Mais nous sommes là. L’homme est advenu. Il vit entouré de plantes et d’animaux.

Les dinosaures ont engendré des canaris et des colibris. Des baleines sillonnent les océans.

Le jour se lève.

Au crépuscule l’effraie jette son cri.

En des forêts lointaines se fait entendre la grande voix des loups.

Si tu réinventais la terre, ne serais-tu pas tenté de corriger ici, de retrancher là, de supprimer ce qui te paraît injuste, insupportable.

Et les conséquences ? D’autres ont voulu s’y employer…

La terre est imparfaite, mais la perfection au mieux peut engendrer un coucou suisse…

Je préfère le chant des oiseaux.

Jean

Si tu réinventais la Terre

Surtout je te demanderais qu’il n’y ait :

Ni Paradis ni Enfer

Ni bêtes ni fleurs

Ni pommes ni pleurs

Ni cris ni larmes

Juste un peu de Silence

Dans un Éden de mots

Balancés par le vent

Dispersés dans l’écume des océans

Je te demanderais surtout,

Si tu réinventais la terre,

De dessiner sur un tout petit banc de sable vierge

Un Petit Prince aux cheveux couleur de blé,

Sous un soleil éclatant de vie

Un Petit Prince heureux et fier

De ne jamais devenir grand.

Maï

 

Si tu réinventais la Terre
Tu garderais les chatons et les hérissons
Tu oublierais les cafards et les bourdons
Tu mettrais des jardins sous la mer

Si tu réinventais la Terre
Tu rajouterais plusieurs soleils dans l’univers
Tu prévoirais au moins deux couches d’ozone
Pour parer à toute maldonne

Si tu réinventais la Terre
Mon fils, pense à rapprocher Bruxelles de Melle
Plus pratique pour fêter nos anniversaires
La Terre tournerait bien autour de Celles-sur-Belle
Marie

Si tu réinventais la Terre,
Y ajouterais-tu la misère,
La famine, la peur, la guerre ?
Et pour qu’elle soit solidaire,
Permettrais-tu aux hommes leurs vilaines manières ?
Comment faire la Terre qu’on espère ?

Une si belle géographie
Et un climat qui la détruit ;
Des hommes naturellement nés bons,
Que Rousseau prendrait pour des cons…
Et s’il fallait tout refaire,
Si tu réinventais la Terre ?
ROSCA


Rien n’est plus … que

BLANC ET NOIR OU NOIR ET BLANC

Rien n’est plus blanc qu’un fil cousu…

Rien n’est plus noir que le Blanc bec…

Rien n’est plus moulu que le ver…

Rien n’est plus pincé que le « Sans Rire »…

Et pourtant ?

Blanc ou noir ?

Noir ou Blanc ?

Rien n’est plus gai qu’un gai luron,

Qui tourne sa vie en dérision

Et fait danser dans ses chansons

La tristesse des jours qui s’en vont.

Annie

Rien n’est plus…

Rien n’est plus drôle que de voir les chèvres grimper dans l’arganier, se délecter des noix et entendre les enfants les appeler pour les faire descendre.

Entre les cris des enfants et le bêlement de la gent caprine, un joyeux concert se fait entendre à l’heure du soleil couchant.

Rien n’est plus mystérieux que la course du lièvre et du vieux lion allant et venant autour du baobab.

Passeur de légende, amuseur public, fantôme des âmes en errance ? Mais quels rôles jouent-ils donc ?

Carole

Rien n’est plus éprouvant que la température d’une oasis lorsque la climatisation de l’hôtel a rendu l’âme.

Rien n’est plus stupide que de ne jamais se souvenir qui, du chameau ou du dromadaire, a deux bosses.

Rien n’est plus angoissant qu’une plage dont les femmes sont proscrites.

Rien n’est plus excédant que le chant d’un coq dont la mécanique déréglée chante le matin dès trois heures.

Rien n’est plus agaçant que le sable qui s’infiltre dans les endroits les plus intimes de votre anatomie.

Et pourtant rien n’était plus délicieux que le couscous quotidien, rien n’était plus doux que la caresse du vent sous le palmier de la cour, rien n’était plus romantique que ces vacances algériennes sur les pas de Camus.

Achem

Rien n’est plus magique que les pluies qui se font trop longtemps attendre et qui éclatent en larmes célestes sur les visages tendus

Rien n’est plus altier que la démarche d’une femme noire portant calebasse d’eau sur la tête et enfant emmailloté dans le dos

Rien n’est plus outrageant que l’excision des jeunes filles innocentes qui perdent pour toujours la promesse du plaisir

Rien n’est plus imprévisible que la tempête de sable qui monte dans le désert saharien dénudant l’espace jusqu’à l’aube

Rien n’est plus émouvant que certains blues dégageant la tristesse de la sueur et du sang versés des peuples noirs déracinés

Sabine

Rien n’est plus enchanteur que l’odeur du souk, les couleurs, la multitude et le partage.

Rien n’est plus violent que les crimes dont tu as été victime, et ceux que tu as commis.

Rien n’est plus magique et puissant que le sourire de tes enfants.

Rien n’est plus éblouissant que la beauté et la puissance de tes étendues sauvages.

Levons-nous, réparons si cela est encore possible, le mal que l’on t’a fait et nourrissons-nous de ta culture

et de ta vie.

Yveline

Rien n’est plus beau que le ciel d’Afrique à la terre desséchée, craquelée et à la poussière envahissante

Rien n’est plus blanc que la goutte de lait sur le sein de la mère nourricière où l’enfant repu s’est endormi.

Rien n’est plus noir que le buste musclé et les jambes d’athlète des hommes au travail.

Rien n’est plus coloré que le tissu recouvrant les formes généreuses et épanouies des femmes qui dansent.

Rien n’est plus beau que la palette de couleur de l’Afrique qui emplit nos yeux trop souvent tristes.

Et je pense que la vie suspendue au rythme du soleil et de l’eau est bien plus chantante que celle de nos civilisations dites avancées.

Catherine

Rien n’est plus doux que la voix du griot qui chante

L’histoire du monde au jeune enfant endormi…

Rien n’est plus silencieux que la pirogue qui glisse

Sur le fleuve assoupi et disparaît dans l’épaisseur du soir…

Rien n’est plus magique que l’ombre d’un baobab

Au cœur de la brousse harassée de soleil…

Rien n’est plus pur qu’une dune d’or immaculée

Dans un silence de plomb bleu azur…

Rien n’est plus émouvant qu’un chameau en bascule,

Pattes repliées, ventre à terre, vous invitant à « chaminer » à l’aventure…

Maï

Rien n’est plus mélodieux

Que le chant du Muezzin au soleil couchant

Rien n’est plus ensoleillé

Que le son du balafon

Sur les danses endiablées

Rien n’est plus ressemblant

Au chant de la terre

Que le bruit des doigts sur le djembé

Rien n’est plus vibrant

Que le bruit des clochettes

Aux pieds nus des guerriers

Rien n’est plus touchant

Que le chant des femmes

Au bord du fleuve Niger

C’est mon Afrique

C’est l’Afrique Enchantée

Christine

Rien n’est plus délicieux que ces rondelles d’oranges juteuses délicatement marinées à la cannelle en guise de dessert en plein désert

Rien n’est plus troublant que l’appel à la prière déchirant la nuit, en pleine rêverie de touaregs, d’oasis, de palmeraies

Rien n’est plus captivant que la cérémonie de la préparation du thé par l’hôte marocain qui vous reçoit tel un roi ou une reine aux marches de son palais

Rien n’est plus rafraîchissant que ces marchands ambulants qui vous accueillent sous des compliments flatteurs « Bienvenue Jolie gazelle »

Vous qui cherchez une cure de Jouvence, rien de tel qu’une semaine marocaine, on vous appellera à toute heure, « Mademoiselle » !

Marie


À partir de titres du grand XXe

Le rêve de l’escalier

Pourrait être celui d’être en bois travaillé
Ou bien d’être fait du meilleur marbre du monde
En colimaçon, avec ou sans rampe
Ce pourrait être celui d’être intégré à un bel ensemble architectural,
Un château au riche passé historique
Ou bien un phare éclairant les bateaux dans la tempête
Ce pourrait être encore celui d’être foulé par nombre de personnalités au travers des siècles.
Non, le rêve de l’escalier
C’est celui de posséder autant de marches nécessaires pour relier la terre au ciel
Tout simplement parce que c’est un rêve.
Catherine

Brillante comme une casserole
La route d’honneur des poètes
Nous mènera aux chambres éclairées
Du Temps qui ne passe pas.
Maï

Terre et poésie
Lubies
Face à ce qui se dérobe
Façons d’endormis, façons d’éveillés
La maison sans racines
La voix des choses
Le labyrinthe du monde
Vents et poussières
Chants des aveugles
Paris de ma fenêtre
Conte bleu
Ah mon beau château
N’avez-vous pas froid ?
Si.
Jean

Petit escalier voulait devenir ascenseur
Funiculaire ou même téléphérique
Mais il ne voulait pas rester un simple escalier
Escalier sans escale, il désirait s’envoler
Prendre de la hauteur, prendre du galon
Petit escalier aux mille pieds
À grande échelle grimper les échelons
Quitter le seuil des maisons
Continuer le voyage, rejoindre les montagnes
En beau téléphérique rouge, il relierait la terre au ciel
Passeur de rêves
NC

Néfertiti et le rêve d’Akhenaton
grenouille et libellule
chat et soleil
scribe et papyrus
vent et sable
vert et bleu
rouge et ocre
temple et lumière
canard et papillon
émeraude et or
eau et roseau
blé et poisson
oasis et désert
labour et labeur
pierre après pierre
pie 14 et infini
tâche harassante
grandeur et décadence.
Que de vies sacrifiées
au nom des dieux pharaons.
Carole

Un peu de soleil dans l’eau froide
Il rêve d’ajouter à sa vie
le sel qui lui manque
en ses jours interminables et fades
Il rêve d’ajouter à sa vie
un rayon de miel dans la froideur
de ses nuits sans fin
Il rêve d’ajouter à sa vie
un grain de folie passagère
et pourquoi pas un rendez-vous
tant attendu en terre inconnue
Comme un zeste de fantaisie dans le gris
du quotidien au lendemain
morne et plat sans éclat
Il rêve d’une île entre le ciel et l’eau
sous un soleil torride
qui réchauffe le cœur et les os
Emmène-moi au bout du monde
chuchote-t-il comme
s’il jetait une bouteille à la mer
Marie

Mémoire d’éléphant
Cela ne me ressemble pas
Qu’ai-je fait hier ?
Que ferai-je demain ?
Ma vie bien remplie
Si pleine que je ne me souviens de rien
Amnésie totale, amnésie partielle
Souvenirs d’enfance oubliés
Arrêtés un jour sur un lit d’hôpital
Christine

La maison sans racines

La maison sans racines est posée à même la terre, elle hume son parfum et les effluves la nourrissent.
Elle s’enrichit de l’endroit où on la pose et de ce qui l’entoure.
Selon l’humeur des occupants elle voyage, elle découvre ainsi d’autres contrées.
Ses murs, son toit sont imprégnés des expériences de vie et des histoires vécues à travers le monde.
Quand elle sentira la fatigue des années de vagabondage, elle se posera et prendra racine.
Elle sera alors ouverte à celle ou celui qui poussera sa porte.
Yveline

En devenir

Je suis toujours un enfant
je ne serai jamais un adulte
au petit matin
quand les étoiles s’éteignent
je m’engouffre
dans la clarté de la lune
qui s’ouvre sur la porte de l’adolescence
si fragile
si imprévisible
hélas…
Sabine

Petit prince
Les nuits difficiles
commencèrent le jour
où son « petit prince »
ne fut plus
qu’errance

Dans le labyrinthe
des nuits sans lune
elle lit pour éviter de penser
elle lit pour oublier
l’absence

Les rêves se font cauchemars
l’amant plus pressant
puis les images de l’enfant
se figent sur son visage
en dormance

Fut-il innocence ?
Fut-il souffrance ?
Au nouveau messager du silence
un coeur demande
délivrance
Sabine

Textes collectifs 2017

 

 

L’oisavion

C’est un oiseau
il n’a pas de patte
il ne sautille pas
il roule
il est plus grand que l’arbre
il a des hublots sur son plumage
il ressemble à un avion
c’est un oisavion.

Il est de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel
il est plus beau qu’un pivert
il s’habille de ronds, de carrés, de rectangles,
son bec pointu regarde vers le soleil.

Piou piou
il parle bien cet oiseau
ses poèmes sont rigolos
on y rencontre des passagers étranges
un homme-parapluie
un monsieur à l’envers
un oisenfant
un jardinier penché sur la mer
un garçon rond qui est un chaton.

Poème écrit en s’appuyant sur la lecture de : “20 poèmes au nez pointu”
(David Dumortier et Anne-Lise Boutin, Éditions Sarbacane)

Classe de GS de Montigné


Classe de CP de Montigné

Raconte-nous Karamoko
le djembé qui fait danser
l’oasis où l’on peut boire
les calebasses sur la tête des femmes
l’or et le feu du soleil

Raconte-nous Karamoko
la trompe de l’éléphant
et aussi ses défenses
et sa mémoire géante
Raconte-nous
le lionceau et la lionne
l’hippopotame et la girafe
le dromadaire et le chameau

Raconte-nous
le goût délicieux de la banane et de la mangue
de l’ananas et de la noix de coco
la patate douce qui fond dans la bouche

Raconte-nous Karamoko

Mais le grand-père sourit
une larme coule sur sa joue
“C’est ça l’Afrique
elle est belle comme un conte
mais elle est fragile aussi
elle est comme le petit zèbre
qui apprend à marcher
il faut le protéger
prendre soin de lui
l’aimer”.


Pour se laver, le lion met du savon.
L’hippopotame voit des flammes.
Le rhinocéros est très féroce.
Le rhinocéros joue avec des os.
Le lion mange des bonbons.
Le lion aime les bonbons.
Le lion joue au ballon avec le scorpion.
La girafe va remplir la carafe.
Le scorpion joue avec des pions.
La gazelle va travailler à Melle.
Le léopard joue de la guitare.
La belle gazelle va dans la case de Shanel.
Le lion grognon met des pompons marron.
Le léopard bizarre trouve un trou noir.
Le lion mange Léon.
Le lion adore manger des cornichons.
Le phacochère boit de la bière.
Le suricate monte dans un 4X4.
Le crocodile bronze sur une île.
Le crocodile se promène dans la ville.
Le fennec mange du bifteck.
La gerbille gentille joue aux billes.
L’éléphanteau mange des noix de coco et boit de l’eau.
Le chameau écrit des gros mots.
Le lion joue du balafon avec Léon.
Le bébé de Chloé a eu un djembé.
Le guépard noir joue au billard.
L’hippopotame joue du tam-tam sous les lianes.

Classe de CP de Celles-s/Belle


Avez-vous vu ?

Avez-vous vu un perroquet qui a le hoquet ?
Avez-vous vu un chameau qui écrit des mots ?
Avez-vous vu un crocodile qui a un nombril ?
Avez-vous vu un léopard qui part à la gare ?
Avez-vous vu un crocodile qui mange sur une île ?
Avez-vous vu un suricate qui perd ses pattes ?
Avez-vous vu un chameau qui perd sa peau ?
Avez-vous vu un scarabée qui perd son pied ?
Avez-vous vu la gazelle qui est posée sur des ailes ?
Avez-vous vu un baobab qui mange des syllabes ?
Avez-vous vu un chameau qui boit de l’eau ?
Avez-vous vu un rhinocéros qui a des bosses ?
Avez-vous vu un djembé qui joue pour des bébés ?
Avez-vous vu un hippopotame qui joue du tam-tam ?
Avez-vous vu un guépard qui part ?
Avez-vous vu un éléphant qui se brosse les dents ?
Avez-vous vu un fennec qui chasse avec son bec ?
Avez-vous vu un lion qui jouait du violon ?
Avez-vous vu une gazelle qui creuse avec une pelle ?
Avez-vous vu un zèbre qui s’est cassé des vertèbres ?
Mais pourquoi personne ne veut nous croire ?

Classe de CP – CE1 de Celles-s/Belle


Dédicace aux Africains

J’entends le doum doum de Yacouba
Ça fait boum boum

Fati porte un grigri sur son boubou
Ça fait clic clic

Kirikou tout fou mange un foutou d’igname
Il fait miam miam

Issa chante avec son djéli n’goni
Ça fait ding ding

Un boa rampe sur un baobab
Il fait kss kss

Un sonson saute dans l’eau
Ça fait flic flac

Zekeye joue du djembé
Ça fait klong klung

Un calao perché sur un fromager
Il fait ohé ohé

Un balafon résonne dans la forêt tropicale
Ça fait ého ého

J’entends le doum doum de Yacouba
Ça fait boum boum

Classe de CE2 – CM1 de Celles-s/Belle


L’amour glisse sur le sable si beau qu’il s’envole
Le doux cacao marche dans le bonheur
Une girafe stridente crie la gaieté
Le Congo noir meurt dans la peur

Le Sénégal sent le parfum du dégoût
Le Nigeria pétillant perd son rêve
L’Afrique douce se déplace sur la soie
Un village voit le parfum de liberté

Un roi assourdissant saute sur la colère
La rose Victoria court vers l’amour heureux
La jolie Côte d’Ivoire trottine de joie
Le Congo parfumé avance gaiement

Le Nigeria piquant écrit le bonheur
Pour les singes délicieux qui sautent l’illusion
Le magnifique Kigali marche vers la liberté
Le long de la lagune infinie qui borde gentiment

Le grand lion aperçoit la vie
Le lisse désert coule sur la force
Le zoulou splendide marche dans la joie
Le Malawi lisse meurt dans le bonheur

Le cola dur saigne avec méchanceté
Victoria l’orange chauffe la générosité
Le Nil bleu court vers la tristesse
La pirogue pâle et pourpre siffle sur la peur

L’oasis délicieuse lance l’imaginaire
Le lion court dans la chaude liberté
La Mer Rouge bossue court au néant
Le diamant chaud sort de la fourberie.

 

Classe de 5e A

Recueil de poèmes de jeunes 2017

 

Thème année 2017 “L’Afrique”

 

Classe de CE1 – CE2 de Verrines

Des yeux pour admirer
Le thé couler
Des oreilles pour entendre
Une voix tendre
Un nez pour respirer
L’air et le vent
Une bouche pour savourer
Les plats africains
Des mains pour caresser
Les éléphants
Tous les sens en éveil
Me procurent des merveilles

Toan


Rapymide
Deramipy
Pymirade
Demirapy
Pyramide quoi !

Darius


Afriques

Dans ma valise, il y a un djembé, des bundes, un nyatiti.
Dans ma valise, il y a une photo du Mont Kenya et de Nairobi.
Il y a aussi des photos de cases.
Dans ma valise, il y a la photo d’un Maasaï et d’un Kikuyu.
Dans ma valise, il y a une photo de phacochères et de guépards.
Dans ma tête, il y a le Kenya.

Eloan


Classe de CE2 de Celles-s/Belle

Tout le monde dort
rien
entre le lion et moi

Théo


Dans la savane

un éléphant au soleil
bronze sur le sable

Marilou


Dans le désert
les chameaux dorment
les Africains marchent

Mathéo


Classe de CE2 – CM1 de Celles-s/Belle

Quand je pense à l’Afrique

Quand je pense à l’Afrique

C’est au sable que je pense chaud et léger

Pas au baobab pas au zèbre

Quand j’écoute l’Afrique

C’est bien le sable que j’entends craquant et crissant

Et pas l’eau et pas les rugissements

Quand je voyage en Afrique

Jolie et grande comme l’Amérique

C’est moi le baobab et le zèbre

Et le rugissement et l’eau

Et je regarde la lumière

Charlotte


Sorcier

Sorcier le conseiller du village

Ouvre grand les yeux

Regarde les cases

Court dans les marigots

Il enlève les ombres

Enlève les esprits

Rugissement des lions

Gustave


Quand je pense à l’Afrique

Quand je pense à l’Afrique
C’est au lion que je pense fort et agile
Pas au marigot pas au boubou

Quand j’écoute l’Afrique
C’est bien le lion que j’entends bruyant et étrange
Pas le tam-tam et pas le djéli n’goni

Quand je voyage en Afrique
Chaude et luisante comme un grand four
C’est moi le marigot et le boubou
Et le tam-tam et le djéli n’goni
Et je mange des foutous d’ignames

Candice


Classe de CM1 – CM2 de Verrines

Toi et Moi

Toi ma sœur, tu es noire et moi je suis blanche.
Quand tu rigoles, tu es toute rouge.
Quand tu pleures, tu es rose.
Quand tu joues, tu es noire.
Et moi j’ai un pouvoir
C’est de t’aimer plus fort.
En multicolore !

Éléanore


Zina

Toi, Zina, petite fille
Belle comme une fleur du Sahara,
Perchée au sommet de l’Atlas,
Tu aperçois la grandeur de l’Afrique.
Scintillant sous tes yeux des richesses magnifiques.

Alyssa


Les baladeurs des deux couleurs

Nous nous baladions sur le continent
Oui, toi qui es noir, moi qui suis blanc
Nous qui avons des cœurs d’enfants.
Nous nous baladions sur le continent
Nous sommes bien ensemble.
Nous nous baladons sur le continent
Et nous nous baladerons jusqu’à la fin des temps.

Florent


Classe de CM1 – CM2 de Mougon

Madagascar

Il fait chaud, très chaud
tellement chaud
Le sol est rouge, très rouge
tellement rouge
Les lémuriens montent haut, très haut
tellement haut dans les flamboyants
Le ciel est gris, il devient noir
il va pleuvoir
Puis,
il pleut fort, très fort
tellement fort
que la pluie tant attendue inonde tout
les plantations repoussent
la rivière et les puits se remplissent
les hommes noirs sautent dans l’eau
s’éclaboussent, boivent
ils sont heureux, très heureux
tellement heureux

Clémence


La pluie

Dans le village à la terre couleur ocre
les hommes noirs vendent
des épices tellement parfumées
des tissus tellement colorés
dans une chaleur si forte

Dans le désert de sable couleur jaune
un lion majestueux rugit
le soleil frappe si fort

Sous un grand baobab couleur jade
un homme joue du balafon
pour faire venir la pluie

Dans une belle oasis couleur palmier
les hommes noirs entendent
les premières gouttes tomber

Sur la terre couleur sang
les hommes sont heureux
la pluie est enfin là
les femmes dansent
les enfants jouent
la nature revit

Amélie


Au crépuscule,
un enfant noir est allongé
il regarde le coucher du soleil.
la musique du tam-tam le berce.
Le lion est près de son ventre
il fait une chaleur épouvantable.
Le sol est sec et ridé
comme une peau d’éléphant
la terre est sèche,
un seul coup de vent
et hop ! elle s’envole.
Sa poussière fait tousser.

Puis, soudain
une goutte tombe
puis deux, puis trois
puis des milliers
il pleut fort…
Un éclair retentit.
Puis, deux, puis trois…

Alors le lion s’enfuit
et l’enfant retourne dans sa case
sa mère danse de joie.
Tout le monde se réunit
C’est la fête !

Candice


Classe de 6e A

L’Afrique

L’Afrique, couleur du soleil
Brille dans tes yeux
Couleur cannelle

Les gazelles sont soleil
Couleur de miel
Et quant au ciel

Il brille de mille merveilles

Julie


Le manguier

Je me promène, grand soleil
Sur le chemin jaune, sable chaud
Fatiguée, je m’arrête
Au pied d’un manguier, cœur léger
Une mangue tombe dans l’ombre
Je la prends en pensant
Si je la plante, reprendra-t-elle sa vie d’avant ?

Izia


Selon les enfants

Sous le soleil chauffant
Les petits enfants
Jouaient, criaient et s’amusaient
Tout en apprenant
La musique de la vie,
La musique de la pluie

Quel que soit leur âge
Petit et grand
Ils doivent travailler
Pour s’amuser
Que ce soit facile
Que ce soit difficile

Pour eux l’école c’est merveilleux
Ils vivent et y vont
Quel que soit l’enfant
Petit ou grand
Ils sont tous contents
Et y vont en chantant

Même s’ils parcourent des kilomètres
Ils le font pour leur bien-être

Sous le soleil éclatant
Les tempêtes se tordent
Et s’amusent à tourner dans le vent
Tout en faisant disparaître
L’ombre des hommes
Tout en les laissant avec leurs chants

Quand tout est vaste et étroit
Il n’a pas d’autre choix
Que d’avancer et ne jamais reculer
Même sans rien et noyé dans son chagrin
Il doit continuer pour arriver
À son lendemain

Lucie


Classe de 6e B

Au-delà des dunes

Le vent souffle
Au battement des tambours
Et le son se répercute
Au-delà des dunes

Le vent s’unit au sable
Pour créer des cyclones
Ils s’envolent et disparaissent
Au-delà des dunes

Le soleil de feu
Se couche sur l’horizon
La couleur orangée s’étend
Au-delà des dunes

Pour voir le spectacle
De l’Afrique éternelle
Il faut s’aventurer
Au-delà des dunes

Fanny


Le parfum de la nuit

Le tambour fait danser les garçons
Sous le regard curieux des filles

L’odeur des mangues et des épices
A détruit la misère de la faim

Le feu crépite sous le coucher du soleil
Près des fleuves devenus secs

Le son des tambours endort l’Afrique
Au royaume de la nuit

Quand l’eau perlera au seuil des rives
L’Afrique dansera au son des koras

Méline


Le souffre-douleur

Dans la sécheresse de l’Afrique
Le vent souffle
Tempête et tornade

Le pays des naissances s’avance
Il s’épanouit dans la nuit
Oasis et palmier

Le feu envahit l’âme de ce pays
Dans la misère et la prière
Voix et lumière

Sur le sentier tout brûlé
Coule la larme d’un nouveau-né
Souffrance et bonheur

Charlotte


Classe de 6e C

L’hirondelle

Dans un ciel d’été parsemé de nuages,
Une hirondelle virevolte joyeusement,
Comme un enfant au bord de la mer,
Où les vagues jouent à saute-mouton.

Une brise légère caresse les nuages,
La chaleur du soleil ressemble à un feu de forêt,
Soudain, un grondement sonore retentit à l’horizon,
Des nuages noirs recouvrent de plus en plus le ciel.

La pluie battante, s’écrase sur le sol en formant des mares,
Le vent joue avec les vagues brutalement,
L’orage dans un concert d’éclairs et de grondements,
A mis un arbre par terre, l’hirondelle s’est cachée.

Julie


La tranquillité de l’été

Le soleil se lève, l’ombre des arbres grandit.
La chaleur monte, le chant des oiseaux descend.
Le vent frais est pareil à la douceur de la verdure.
Le potager vient se détendre sur le transat.

Comme les mouettes sur les phares.
Les vagues sont calmes comme l’herbe sans vent.
Tout à coup, des nuages gris arrivent.
La pluie tombe, les grondements viennent.

Un éclair vient de mordre un arbre et celui-ci se casse.
Les éclairs comme la foudre font les mêmes dégâts.
La colère ne s’arrête pas, la grêle tombe.
Tous les animaux sont rentrés dans leur territoire.

Evann


La catastrophe

Un jour semblable à un autre,
Le soleil agréable, fait pousser les plantes du potager,
Tandis qu’à la mer, le soleil sur son transat fait bronzette
Mais il commence à se coucher, alors demain est un autre jour.

Au lever du soleil, les oiseaux chantent.
Les arbres courent dans la prairie verte.
Mais, tout à coup, un éclair tombe sur les arbres,
Puis la foudre devient rageuse et c’est le déluge !

La grêle et la pluie tombent sur les maisons,
Le vent en colère dévaste tout et forme une tornade
Les nuages gris avec plein d’orage lâchent tout en même temps
Et la Terre devient rien que des flammes brûlantes.

Aurélien


Classe de 6e D

L’orage arrive

Le soleil rayonne de ses multiples couleurs,
Les douillets nids d’oiseaux bercés par le vent.
Voici l’été qui court vers l‘automne.
Les feuilles fragiles sont pareilles à des triangles.

Quand l‘orage éclate, tout le monde se cache.
La pluie, le tonnerre et les éclairs se montrent,
Les grondements dans le ciel se contrent.
Les nuages sont noirs comme une hache.

Personne ne sort vers le port,
Les bateaux tanguent comme l’été.
L’été s’en va,
L’orage laisse place à l‘automne.

Adrien


L’été a peur

L’été est comme un diamant.
Il se repose dans le ciel.
Il regarde les nuages.
Et en boit une longue gorgée.

L’été entend les oiseaux chanter.
Et regarde le ciel.
Tout à coup un orage éclate.
L’été devient éclair.

L’orage détruit tout sur son passage.
Les arbres brûlent, la pluie ruisselle.
Et les fontaines se remplissent comme la mer.
L’été a peur.

Noé


L’été

À l’ombre, l’été se repose.
Les arbres souffrent de la chaleur,
Car les rayons du soleil chauffent comme le feu.
Mon chat, avec son poil doux, essaye de grimper dans l’arbre.

Quand, soudain, l’orage éclate.
Un orage violent et bruyant.
Les éclairs illuminent le ciel,
Le tonnerre de l’orage assourdit les alentours.

L’orage en colère finit par se calmer
Mon chat s’est enfui.
La pluie s’est arrêtée.
Et le soleil est revenu.

Axel


Classe de 6e E

Chaque matin le suricate sort du terrier, il va à l’école.
Il va voir sa copine la souris et son copain le c(h)at.
La maîtresse demande à la souris 2+2.
Elle dit : “cat”
Puis mon suricate sourit car il compte jusqu’à cat…

Lou-Ann


Le léopard

Quand Léo part dans la savane, il enfile ses savates Puma.
Mais Léo n’est pas un puma, il est habillé comme un guépard.
Léo est tout joyeux lorsqu’il part dans la savane, mais ce n’est pas un guépard c’est un gai léopard.
Léo est très rapide quand il court, il va plus vite qu’une jaguar, c’est la Ferrari de la savane !
Ni une panthère, ni un couguar : Léo est un léopard.

Maya


La Mangouste

Les rayures de mon pull marin font de moi un joli petit animal.
Quand je fouine le sol à la recherche du serpent, la membrane de mes deux oreilles se rétracte.
Mais le jour où mon pelage
Perdra ses pois
Le ciel n’aura plus d’étoiles.

Steicy


Classe de 6e F

Civette

Les deux billes luisantes sont les yeux de la civette.
Sa queue est comme un fil sur lequel un funambule aurait marché
Sa tête est expressive et graCieuse
Sa queue tachetée et dIscrète.
Son pelage doux comme du Velours
Ses yeux rouges dans la nuit et ses oreillEs noires forment un contraste magnifique.
Ses pattes douces et aussi craquanTes… qu’une biscotte sont musclées
pour se déplacer elle saute, elle marche, elle courT
                               cet animal provient d’AfriquE

Alexandre


L’oryctérope

Oryctérope ! horribles tes robes !
Qui t’a prêté ce vêtement ?
L’as-tu trouvé sur le sable chaud de l’Afrique ?
Ou bien derrière un arbre dans la savane ?
Ah non je sais ! Ce n’est pas une robe, c’est ton dos arrondi
comme les collines de la Gambie
Ton pelage semble couvert de petites plantes qui
poussent sur les collines !
Oh ! L’oryctérope, tellement horrible son dos.

Lucie 


Le Caracal

Avec ses oreilles en plumes le Caracal a mis son masque de carnaval.
Il est si léger qu’il peut voler dans le ciel et s’assied sur les nuages.
Puis il redescend sur Terre et il marche dans le sable du désert
Sur ce sol ses pattes se confondent avec la couleur du sable.

Chléo


Classe de 4e B

Le singe se suspend au long cou de la girafe
Elle lui dit : “Tu me soûles et pourtant j’ai bien soif !”
Le lion mange un morceau en jouant à cache-cache
Mais au bout d’un moment le lion se relâche.

Mathilde


Dans le désert du Sahara le sable est chaud
Car en Afrique, c’est tout sec, il n’y a pas d’eau.
Dans mon lit en hauteur, je dors sans oreiller
Je rêve d’une oasis avec des bananiers.

Thomas 


Un jour j’irai en Afrique pour voir le Dakar
Pour cela je prendrai l’avion et l’autocar
Et je regarderai les courses de voitures
Qui éclabousseront mes nouvelles chaussures.

Clara


Classe de 4e C

Dans le désert du Sahara, il fait très chaud.
On peut le traverser sur le dos d’un chameau.
Ne monte surtout pas sur celui d’un dromadaire,
Sinon tu t’perdras, il est tellement tête en l’air.

Lisa


Je fais des safaris et j’vois des animaux.
Sur mon carnet j’écris des dizaines de mots.
L’année dernière je suis allée en Tunisie
J’adorerais aussi voyager au Mali

Zoé


Un jour je monterai sur le dos d’un chameau
Là où il y a les baobabs il fait chaud
La destination de mes rêves est le Congo
Et après j’irai de préférence au Togo

Arthur

Poèmes des urnes 2018

 

Poèmes des urnes

 

C’est pas nous qui cherchons l’amour, c’est l’amour qui nous cherche.

Valentin


 

J’aurais aimé te serrer une dernière fois

dans mes bras

Mais pour mon plus grand malheur

tu t’es lassé de moi.

Ô toi, ange magnifique,

Qui me brisa si facilement le cœur.

Mais pourtant je ne garde aucune

Rancœur,

Me rappelant tes sourires angéliques.

Ô toi, démon parfait,

Qui en un regard m’a séduit,

Et en un mot me détruit.

Que m’as-tu fait ?

Je ne peux supporter l’idée de ne plus

Voir tes yeux,

Ils m’ont fait tant rêver.

Je t’en supplie, ne me dis pas adieu

Car j’aimerais tant continuer à

t’aimer sans secret.

Donne-moi une dernière chance mon adoré,

Je te jure sur ce que j’ai de te combler.

Elise

Recueil de poèmes de jeunes 2018

Thème année 2018 “L’Ardeur”

 

Classe de CE1 – CE2 de Verrines

 

Les mots mélangés

Mille jours pour un abat-pattes

Un sapin à pipe et une clé de Noël

Mélangeons les mots composés

Composons des mots mélangés

Le roi au yaourt mange un gâteau de France

Un Noël d’ange ou des cheveux en famille ?

Mélangeons les mots composés

Composons des mots mélangés

Une décoration de hand et un ballon de Noël

Une carte à moteur pour un bateau du monde

Mélangeons les mots composés

Composons des mots mélangés

Lola


Ma journée

Le matin, je yawi dans mon lit

Je miam mon gâteau

Je hahaha avec papa

Mon chien fait ouaf ouaf

Je aïe par terre mais je n’ai pas mal

Soline


Ton poème

Je soigne les consonnes

Je soigne les voyelles

Je vaccine les o

Je recouds les i

J’ausculte les l

J’endors les syllabes

J’anesthésie les rimes

Je bats la mesure

Je soigne les lignes

Bande les mots

Tire le rideau

Regarde comme il est beau !

Ton poème.

Nathan


Classe de CE2 de Celles-s/Belle

Les feuilles tombent

c’est le paradis des couleurs

rouge, orange et jaune.

Julia


Le manteau de feu

sur la colline enflammée

Des flammes dansent toutes les nuits

Mathéo


Le feu

illumine les arbres

dans la nuit étoilée

Matys


Classe de CM1 de Celles-s/Belle

Tes rêves

Ce sont tes rêves sur les nuages du ciel bleu

Qui se balancent dans le bleu le bleu de la mer

Les vagues poussent tes rêves dans l’eau profonde

Et tu les perds quand tu te réveilles au matin

Zoé


La nature

Humide est la forêt

Froid est le vent

Doux est le sable

Rouge le sang

Multicolore est l’arc en ciel

Jaune est le soleil

Doré est le blé

Blanche est la neige

Serpent dans l’herbe

Jour de pluie

Avenir d’enfer

Pétales de fleurs

Emma


Une nuit à côté des étoiles

Elles me bercent et me câlinent

Je m’endors en-dessous des roses

Elles forment une très belle toile

Tom


Classe de CM1 – CM2 de Verrines

Quand je te vois,

Je vois l’amour, la joie

Quand je te vois, toi

Á travers la vitre qui nous sépare

Je voudrais la briser

La traverser

Pour aller dans tes bras

Dans ton cœur

Dans ta vie

Un mot à la bouche

Amour.

Jules


Je ne te sens plus,

Quand la pluie tombe

Que l’orage grogne

Et nous apeure.

Je te sens,

Quand il fait beau

Que les fleurs ressortent

Et fleurissent au soleil.

Je ne te sens plus,

Quand je vois ces gens

Qui polluent autant la Terre.

Je te sens,

Quand l’été arrive

Que le temps est beau.

Et nous donne chaud.

Je te sens,

Toi le bonheur.

Yannis


Et je marche, marche, marche, sur le soleil qui brille.

Et je marche, marche, marche, sur la Tour Eiffel qui s’illumine.

Et je marche, marche, marche sur une licorne, dans les nuages.

Et je marche, marche, marche sur les pépins des pommes de mon jardin.

J’aime marcher sur l’impossible.

Capucine


Classe de 6e A

Le feu ardent

Coule dans mon cœur

Incendie des sentiments

Morgan


La ville lumineuse

Le soleil de feu et de braise

La force du cœur

Iban


Le cœur enthousiaste

Le plaisir d’être ensemble

L’amour et l’envie

Héloïse


Classe de 6e B

Mon grand-père

Tes activités sportives m’emballaient

Tu as puisé du courage pour vivre encore

Mais ton cœur en feu s’est arrêté.

Tu étais unique

Ton enthousiasme m’épatait

Adieu grand-père !!

Lou


Le chat dynamique

La souris agonisante

Cruelle ivresse

Iris


Le lapin

Le lapin est plein d’audace

Vivacité de l’élan

Mais sans intérêt

La mort le rattrape

Son cœur vole

Et c’en est fini pour lui

Le chasseur sans héroïsme

Mais avec détermination

S’en retournant chez lui

Met le lapin sur le feu

Et lui dit merci !

Clara


La Seine coule

Sur les quais du vieux Paris

Sourire du bonheur

Nolhan


Classe de 6e C

Paris et le Printemps

Quand Paris a quelques couleurs,

Et que l’Arc de Triomphe est en fleurs,

Le Printemps arrive en sifflotant gaiement.

Dans toutes les rues de Paname,

La joie des âmes se répand.

Voici que le Printemps se détend !

Quand vient le soir gris et noir,

Et que le chant du hibou retentit,

Voici que tout Paris frémit !

Quand le matin apparaît, soulevant l’aurore,

Tous les oiseaux avec leur plumage d’or,

Survolent la grande ville des lumières.

Le Printemps s’en va tristement,

Laissant place à la chaleur de l’été,

Il tire une dernière révérence avant de s’évaporer…

Cassandre


L’été flamboyant

Dans mon jardin survole l’été flamboyant,

Mon jardin devient souriant avec des fleurs volantes,

Venez vivre l’histoire de l’été.

Un cheval survole la terre comme un soleil,

L’odeur de la tristesse disparaît,

Les animaux brillent de joie.

Le soleil saute de bonheur,

Les nuages partent de colère,

Normal, l’été est là.

De petites fleurs naissent,

Dans les racines,

Des pétales rouges éclatent.

Alors là, je souffle de joie,

Avec tout le bonheur de mon jardin,

Je suis la plus émerveillée.

Éléanore


Le printemps

Quand le printemps arrive

Les fleurs se lèvent,

En chantant doucement,

Dans un paysage lointain.

Au loin, un jardin,

Est envahi par les couleurs du printemps.

Les nuages se balancent

Dans le beau ciel bleu.

Le soleil se couche,

La nuit tombe,

Les oiseaux s’endorment,

Et le vent est bercé par le ciel sombre.

Des étoiles se forment,

Dans une lumière dorée,

Quand vient la fin du jour,

Où tout s’arrête.

Lilou


Classe de 6e D

Printemps

L’Hiver n’a pas laissé de trace

Il a laissé sa place

L’Hiver n’a pas laissé de trace

Et le Printemps s’en lasse

Le Printemps se bat

L’Hiver s’en va

Le Printemps se bat

Et l’Hiver s’assoit

Les fleurs sont sorties

Quand l’Hiver est parti

Elles veulent et réclament

Que le Printemps s’exclame

Le Printemps se recule

Laissant place à l’Été

l’Été s’excuse

Car le Printemps lui a parlé

Manon


La neige

Le sapin est comme la maison.

Ses épines sont recouvertes de flocons.

Ma maison a mis son manteau blanc

Puis, mon chien sort dans le blanc de l’hiver

Ensuite, je prends un livre et les lettres tombent tels des flocons

Je me couvre de vêtements chauds, je fonds tel un glaçon

Il fait un froid polaire.

Donc je prends un thé vert

Mon chien a sali mon tapis marron.

Je vois ma cheminée crépiter.

Les arbres se dénudent et mettent leur manteau blanc.

Hélas ! Je durcis tel un glaçon dans le froid

Mon chocolat chaud refroidit.

La porte me souffle dessus et claque.

Finalement, la fatigue m’endort

Esteban


Le printemps

Au pays du soleil levant,

Existe un petit être aux oreilles rondes,

Comme des lilas qui font la ronde.

Je rêve de ce mignon panda blanc,

Tacheté d’encre, aux yeux bleus.

Enfermé dans sa cage,

Il pleure des larmes.

Enfermé dans sa cage

Il entend son ami le koala

Et soudain il voit la lumière.

Il est libre de marcher,

Il est libre de sauter.

La Chine est libre,

Le soleil se réveille,

Au pays du soleil levant.

Rachel


Classe de 6e E

Sous les pieds moisis de l’arrogance, je trouve la tendre et noble justice.

Dans la maison luxueuse de la conscience, je capture une vilaine et insolente culpabilité.

Puis je ramasse une page de roman déchiré sur laquelle étaient inscrits de doux mots d’amour.

Éliza


Dans les yeux du ténébreux désespoir, j’observai la longue et limpide noblesse.

Dans les oreilles de la générosité, j’attrapai la violence grondante et lente.

Et moi, en me dressant par-dessus de la porte du box, j’ai vu dans ses yeux vairons que mon cheval finissait le chapitre de son roman.

Lou


Devant la brise rosée de l’amour, je trouve une immense et sombre culpabilité.

Sous les griffes éraflées de la méchanceté, je saisis la tendresse bienveillante et calme.

Et seule une coquille d’huître, abandonnée sur la plage, peut annoncer une nouvelle aventure.

Jeanne


Classe de 6e F

Sur le décolleté déchiré de la pauvreté, elle cultivait la gentillesse lumineuse et élégante.

Dans les yeux enchantés de l’originalité, elle cachait une douce tendresse.

Et moi sur la plaque de rouille, je brûlais d’impatience de retrouver le monde.

Maëlly


Sur la cheminée détruite de l’injustice, je vois l’honnêteté élégante mais invisible.

Dans les grands bois de l’intelligence, je surprends la tolérance dansante.

Et moi sous les grains de sucre je trouve le souvenir d’un fraisier.

Mathéo


Sur la couture déchirée de l’hostilité, elle grignota la bonté précieuse et épique.

Dans les manches à dentelles de la noblesse elle brûle le racisme furieux et paresseux.

Et moi dans les bois de la nuit, je parfume les buissons d’une odeur douce et féerique.

Romane

Textes collectifs 2018

 

Textes collectifs

 

Bientôt…

Bientôt je n’aurai plus de nez

Disait le nénuphar

Bientôt je n’aurai plus de doigts

Disait le douanier

Bientôt je n’aurai plus de bras

Disait le braconnier

Bientôt je n’aurai plus de pieds

Disait le piéton

Bientôt je n’aurai plus de tête

Disait le têtard

Bientôt je n’aurai plus de clés

Disait Cléopâtre

Bientôt je n’aurai plus de thé

Disait la télévision

Bientôt je n’aurai plus de coqs

Disait le coquelicot

Bientôt je n’aurai plus d’or

Disait l’ordinateur

Bientôt je n’aurai plus de mots

Disait le motard

Mais tous ceux qui ne disaient rien

Tous ceux-là n’en pensaient pas moins.

 

Les élèves de GS/CP de Montigné

Poème écrit à la manière de Luc Bérimont ″Bientôt je n’aurai plus de voix″

(“L’esprit d’enfance” – Enfance heureuse, éditions Ouvrières et éditions de l’Atelier, 1980)


Les métiers du futur

(Choisis le tien)

Éleveur de robots

Réparateur de trous noirs

Gardien des mots

Chasseur de cauchemars

Chercheur d’extraterrestres

Dompteur d’insectes

Sauveur de lumière

Explorateur de planètes

Pêcheur de sirènes

Chevaucheur d’oiseaux

Repousseur de haine

Protecteur des animaux

Allumeur d’étoiles

Vendeur de nuages

Gonfleur de voiles

Destructeur d’orages

Attrapeur de mensonges

Repousseur d’ouragans

Laveur d’éponges

Remonteur de temps

Peut-être scientifique

D’autres galaxies

Ou bien qui sait ?

Créateur d’une autre vie

Et si c’était toi ?

 

Classe de CM1 de Celles-sur-Belle